Mécanisme de défense : l'Identification projective



http://psychanalyse-21.psyblogs.net/2013/08/mecanismes-de-defense-lidentification.html
Terme introduit par Mélanie Klein pour désigner un mécanisme de défense qui se traduit par des fantasmes, où le sujet introduit sa propre personne (his self) en partie ou en totalité à l'intérieur de l'objet pour lui nuire, le posséder et le contrôler.

Selon Mélanie Klein, c'est une forme particulière d'identification qui établit le prototype d'une relation d'objet agressive : ce mécanisme consiste en une projection fantasmatique à l'intérieur du corps maternel de parties clivées de la propre personne du sujet, voire de celle-ci dans sa totalité, et non seulement de mauvais objets partiels, de façon à léser et contrôler la mère de l'intérieur.

Ce fantasme est la source d'angoisse comme celle d'être emprisonné et persécuté à l'intérieur du corps de la mère. L'identification projective peut, en retour, avoir la conséquence que l'introjection soit ressentie "comme une entrée par force de l'extérieur dans l'intérieur en rétribution à une projection violente". Un autre danger est pour le sujet de perdre par projection des "bonnes parties" du Moi. L'idéal du Moi pourrait alors devenir extérieur au sujet. M. Klein parle d'identification en ce sens que la personne propre est projetée.

Une bonne illustration est ce personnage d'un roman de Julien Greene, qui ayant fait un pacte avec le diable, peut prendre l'identité des personnes dont il veut vivre la vie. Il devient un autre à l'infini puis fini par réintégrer son corps. Dans la première version du livre, non-publiée, l'anti-héros rencontrait de nouveau le diable, et l'histoire ne se terminait jamais.

L'adulte amoureux pathologiquement et son conjoint soumis peuvent rencontrer et exprimer l'identification projective à travers des phénomènes de jalousie lors desquelles l'un des conjoints tentera d'imposer sa vision (du couple, des responsabilité, de la fidélité, etc...) et ainsi de contrôler l'autre. La soumission à ce contrôle et l'identification aux besoins, et au Moi de l'autre, entraînent généralement la relation vers un déséquilibre agressif dans lequel les violences à l'égard de soi ou de l'autre peuvent conduire à des situations dramatiques, aussi bien pour l'intégrité psychique, que, malheureusement, physique. Pourtant, l'identification projective se rapproche notablement des capacité empathiques qui permettraient à l'un et l'autre de se comprendre, de s'accepter.

L'identification projective est ainsi classée comme un mécanisme de défense immature, quoiqu'elle emprunte aux mécanismes de défense psychotiques, le côté délirant que l'on peut observer dans les formes sévères ou systématiques de l'utilisation de ce mécanisme.