Méthodes d'études des localisations cérébrales fonctionnelles
Par Marlène FOUCHEY le mercredi, avril 23 2008, 10:48 - Anatomie - Lien permanent
Les méthodes d'études des localisations cérébrales fonctionnelles comprennent entre autres le paradigme d'écoute dichotique, les experiences par présentation tachitoscopique, l'étude des patietns split-brain et le test de Wada
La présentation tachitoscopique
Le principe consiste à projeter des images différentes dans les aires occipitales de chaque hémisphère et ce en utilisant le croisement des voies visuelles.
Dispositif : on utilise soit un grand écran, soit des lunettes composées de deux écrans.
Les premiers auteurs à avoir utilisés cette méthode sont Hishkin et Forgrays en 1952 ; ils ont projeté au tachitoscope des mots anglais à des droitiers anglophones. La tâche des sujets était de répéter les mots perçus. Ils ont noté une supériorité des performances pour les mots perçus dans l’hémichamp visuel droit (projetés dans l’hémisphère cérébral gauche à par rapport aux mots présentés dans l’hémichamp visuel gauche (donc projeté dans l’hémisphère cérébral droit). Ils ont reproduit cette expérience en demandant à des sujets normaux droitiers lisant de Yiddish de lire une série de mot présentée au tachitoscope dans l’hémichamp visuel droit au gauche. Cette fois si, on observe une légère supériorité des performances pour les mots projetés dans l’hémichamp visuel gauche. Notons que le Yiddish est une langue s’écrivant de droite à gauche.
Cette expérience montre :
- l’existence d’un substrat neuronal correspondant à l’activité de lecture, celui-ci étant différent selon le sens de la langue écrite.
- Des différences de performances selon que les mots sont présentés dans l’hémichamp visuel droit ou gauche. Ceci montre l’existence d’une asymétrie interhémisphérique fonctionnelle.
Divers expériences similaires sur les différences fonctionnelles interhémisphériques on conduit à la naissance de deux modèles de traitement de l’information visuelles :
le modèle d’accès direct
Il présuppose que l’information est traitée par l’hémisphère qui la reçoit en premier. Il y aurait un avantage de traitement si c’est l’hémisphère spécialisé dans le traitement de l’information concernée qui reçoit l’information visuelle en premier. Cet avantage se manifeste en terme de rapidité de traitement de l’information.
le modèle d’accès par relais
Le postulat de ce modèle est que l’information est toujours traitée par l’hémisphère cérébral le plus performant pour la tâche. Il postule implicitement que l’infirmation qui serait présentée à l’hémisphère non spécialisé serait transmise à l’hémisphère spécialisé via les fibres commissurales. Ici, l’information n’est traitée que par un hémisphère.
La méthode d’écoute dichotique
Le paradigme d’écoute dichotique a été mis au point par Kimura (1961). Elle consiste en la présentation simultanée de deux mots différents, un dans chaque oreille. L’effet dichotique est obtenu lorsqu’il y a suppression de la conduction via les voies auditives ipsilatérales.
Chez les sujets normaux droitiers, on observe de meilleurs performances lorsque les infirmations sont projetées dans l’oreille droite (donc reçues par l’hémisphère cérébral gauche). Ces résultats ainsi que ceux des études effectuées sur l’animal ont conduit à l’élaboration du modèle d’asymétrie auditive normal. Il y a un avantage de l’oreille droite car les infirmations perçues par cette oreille ( avec le paradigme d’écoute dichotique) vont directement dans l’hémisphère gauche, là ou sont situées les aires de traitement du langage. Quand les informations sont reçues par l’oreille gauche, elles sont envoyées dans l’hémisphère droit qui n’est pas équipé pour traiter les infirmations verbales. Ces informations doivent dont passer dans l’hémisphère gauche via les voies transcalleuses.
Etude des sujets split-brain
Les sujets split-brain sont des personnes ne possédant pas de corps calleux. Cette absence peut être présente dès la naissance ou faire suite à une section chirurgicale à des fins thérapeutique (dans le cas des épilépsies chimio résistantes).
Chez les personnes qui naissent sans corps calleux, ont observe un « dédoublement de l’information » ; l’information est traitée quasi simultanément dans les deux hémisphères.
Des études utilisant le paradigme tachistoscopique chez des patients split-brain ont montré :
- l’information est maintenue latéralisée dans l’hémisphère cérébral où elle a été projetée (il ne peut pas y avoir de transfert d’informations d’un hémisphère à l’autre)
- quand une image est projetée dans l’hémichamp visuel gauche, donc reçu par l’hémisphère cérébral droit, la dénomination de cette image est impossible
- quand une image est projetée dans l’hémichamp visuel droit, donc reçu par l’hémisphère cérébral gauche, la dénomination de cette image est possible ; la description de cette image est analytique, exacte mais froide, sans émotion
- quand une image est projetée dans l’hémichamp visuel gauche, donc reçu par l’hémisphère cérébral droit, la description de cette image est impossible mais on observe des modifications de l’expression faciale si le contenu émotionnel de l’image est fort (rougissement, rire embarras…)
Ces études permettent de conclure à l’existence d’aptitudes émotionnelles dans l’hémisphère droit.
Les études utilisant le paradigme d’écoute dichotique chez des patients split-brain ont montré :
- en situation de présentation monaurale (dans une seule oreille), on observe des réponses identiques à celles des sujets contrôles : chez les sujets split-brain on voit que les voies ipsilatérales sont suffisantes pour obtenir de bonnes performances.
- En situation d’écoute dichotique, on observe une extinction totale de l’oreille gauche car, dans cette situation, les voies ipsilatérales ne fonctionnent pas. De plus, il n’y a pas de transfert possible à partir de l’hémisphère droit par les voies controlatérales.
Le test de Wada
Ce test permet l’inactivation transitoire d’un seul hémisphère par injection intra-carotidienne d’Amytal. il est utilisé avant une neurochirurgie cérébrale (lobectomie, exérèse tumorale) afin de recherche la dominance hémisphérique pour le langage. On a ainsi montre que :
- 100% des droitiers présentent une latéralisation à gauche du langage
- environ 65% des gauchers et des ambidextres présentent également une latéralisation à gauche du langage
- environ 35% des gauchers et des ambidextres présentent une répartition des capacités linguistiques entre les deux hémisphères.
Commentaires
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