Tag - Freud
samedi, mai 26 2012
La personnalité à travers différents courants psychologiques
Par Marlène FOUCHEY le samedi, mai 26 2012, 21:20 - PsychoPathologie
vendredi, juillet 8 2011
Anxiété et troubles anxieux: de quoi parlons-nous?
Par Marlène FOUCHEY le vendredi, juillet 8 2011, 16:34 - PsychoPathologie
Lorsque j'ai décidé de m'intéresser plus particulièrement à la question des troubles anxieux, j'ai recherché dans la littérature à quoi renvoyait précisément le terme "d'anxiété". Il m'est apparu rapidement que, si des termes voisins de l'anxiété comme l'angoisse, la peur, l'inquiétude, le stress, le souci... ont chacun leur particularité, il était parfois bien difficile d'en trouver les limites et par la même de les définir. Pour exemple, le dictionnaire qualifie l'anxiété comme "un état d'angoisse".
Anxiété
Le mot "anxiété" vient du latin" anxius" qui signifie "esprit troublé à propose d'un évènement incertain et dérive d'une racine grecque portant les notions "d'enserrement" ou "d'étranglement".
C'est seulement au cours de la seconde moitié du XIXème siècle que le concept d'anxiété apparait dans le domaine de la pathologie. Elle revoie à l'état qui accompagne l'appréhension d'évènements susceptibles de porter atteinte au bien être personnel. Autrement dit, elle correspond à l'état dont on se sent lorsque l'on envisage des conséquences négatives. Cette réponse d'anxiété dépendrait du type d'évènement, de la personnalité, de l'humeur de la signification ou interprétation de la situation...
Certains auteurs distinguent l'anxiété "trait" qui serait un trait de personnalité renvoyant à un tempérament anxieux, une structure stable de l'individu, de l'anxiété "état", état passager pouvant survenir temporairement chez tout individu sous l'effet d'une situation présentant un certain degré de gravité.
Angoisse
Anxiété et angoisse possèdent une étymologie commune "’’amhas’’" signifiant "étroitesse".
Pendant longtemps, la psychiatrie française a conservé une distinction entre les deux termes réservant l'anxiété au versant psychologique et l'angoisse au versant somatique. Ainsi pour Brissaud (1890) "l'angoisse est un trouble physique qui se traduit par une sensation de constriction, d'étouffement. L'anxiété est un trouble psychique qui se traduit par un sentiment d'insécurité indéfinissable".
Aujourd'hui, les deux concepts ont tendances à se confondre, les manuels de psychiatrie type DSM retenant plus le terme d'anxiété dans leurs descriptions cliniques comme l’illustrent les exemples suivants :
- Trouble panique : attaques de panique récurrentes et inattendues
- Phobies spécifiques : anxiété cliniquement significative, provoquée par l’exposition à un objet ou une situation spécifique redoutée, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
- Agoraphobie : anxiété liée à, ou évitement d’endroits ou de situations d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’attaque de panique ou de symptômes à type de panique.
- Phobie sociale : anxiété cliniquement significative provoquée par l’exposition à un certain type de situations sociales ou de situations de performance, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
- Trouble obsessionnel compulsif : présence d’obsessions (entrainant une anxiété ou une souffrance marquée) et/ou par des compulsions (qui servent à neutraliser l’anxiété).
- Trouble anxieux généralisé : période d’au moins six mois marquée par la présence d’une anxiété et de soucis excessifs.
- Stress Post-traumatique : reviviscence d’un évènement extrêmement traumatique accompagnée de symptômes d’activation neurovégétative et par l’évitement des stimuli associés au traumatisme.
- Stress aigu : symptômes similaires à ceux de l’état de stress post-traumatique qui surviennent immédiatement dans les suites d’un évènement extrêmement traumatique.
- Trouble anxieux dû à une affection médicale : symptômes anxieux au premier plan qui sont considérés comme la conséquence physiologique d’une affection médicale générale.
- Trouble anxieux induit par une substance : symptômes anxieux au premier plan qui sont considérés comme la conséquence physiologique directe de l’exposition à une substance donnant lieu à un abus, un médicament ou une substance toxique.
- Trouble anxieux non spécifié
- Personnalité évitante caractérisée par une inhibition sociale, un sentiment de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement d’autrui.
- Personnalité dépendante caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un besoin excessif d’être pris en charge.
- Personnalité obsessionnelle compulsive caractérisée par une préoccupation pour l’ordre, la perfection et le contrôle.
A coté de ces entités spécifiques dans lesquels le symptôme anxieux est au cœur des troubles, on notera la présence d'une anxiété, au titre de symptôme accessoire dans un très grand nombre de psychopathologies telles que:
- les états dépressifs
- les psychoses aigues
- la schizophrénie
La psychanalyse quant à elle s'axe plus autour du terme d'angoisse avec des notions telles que la névrose d'angoisse, la névrose hystérique, la névrose phobique, la névrose obsessionnelle , l'angoisse de castration, l'angoisse de séparation...
Dans sa première théorie datant de 1895, Freud distingue l'affect d'angoisse résultant d'une incapacité pour le psychisme à faire face à un danger extérieur de la névrose d'angoisse. Celle-ci désigne l'impossibilité pour le psychisme à faire face à une excitation interne sexuelle. Autrement dit, la libido se change en angoisse dès qu'une pulsion ne peut atteindre une satisfaction. L'affect d'angoisse serait alors un état passager de l'individu alors que la névrose d'angoisse désignerait un état chronique.
En 1916, Freud modifie sa théorie et distingue l'angoisse réelle de l'angoisse névrotique. L'angoisse réelle serait ressentie par un individu dès qu'il est en présence d'un danger extérieur. Elle serait assimilable à un reflexe d'autoconservation. Freud spécifie le concept de névrose d'angoisse comme la résultante du refoulement de la libido se transformant en angoisse: "L’angoisse névrotique est un produit de la libido, comme le vinaigre est un produit du vin" (Freud, 1920). Pour Anna Freud, une pulsion ne serait anxiogène que dans la mesure où elle risque de susciter un danger réel.
En 1926, l'angoisse n'est plus présentée par Freud comme conséquence du refoulement mais comme sa cause. Elle devient le signal d'alarme du Moi permettant la mise en place de mécanismes de défense (dans le cas de la névrose phobique du petit Hans, c'est l'angoisse de castration qui est à l'origine du refoulement). Freud distingue alors l'angoisse automatique (angoisse signal face à un danger réel) de l'angoisse névrotique (angoisse face à un danger inconnu, pulsionnel se rapportant à la perte ou à la séparation).
Peur
La peur est une émotion universelle accompagnant la prise de conscience d'un danger dans notre environnement. C'est une émotion à fort impact physiologique (accélération du rythme cardiaque et de la respiration, contraction des muscles, tremblements...). Elle nous prépare à l'action physique que les anglo-Saxons qualifient de "3F": fight (combat), flight (fuite) et freeze (immobilisation afin de limiter les dommages).
La panique, la frayeur voire la terreur sont des peurs marquées par leur extrême intensité; elles se caractérisent par la perte de toute forme de contrôle sur la peur.
A la différence de la peur, l'anxiété survient en dehors d'une menace objective ou de façon disproportionnée par rapport au degré de danger que représente une situation; c'est le cas des phobies spécifiques. Selon Henri EY (1950) "la peur est constituée par une réaction de défense (immobilisation ou fuite) à l'égard d'un objet présent tandis que l'anxiété préfigure dans sa structure un danger à venir, et par la même, plus vague, incertain, mystérieux et lancinant".
Stress
Le stress est la réponse de l'organisme aux agressions physiologiques et psychologiques, ainsi qu'aux émotions nécessitant une adaptation. Alors que l'anxiété précède l'arrivée d'un évènement négatif, redouté, le stress accompagne la mise en place des mécanismes d'adaptation face à cet évènement négatif.
Souci
Le souci désigne le fait d'appréhender ou d'anticiper un évènement futur qui risque d'avoir des conséquences déplaisantes ou négatives. il s'agit d'une forme de pensée accompagnée d'anxiété. Alors que le souci se situe à un niveau cognitif, l'anxiété se situerait quant à elle à un niveau émotionnel; elle serait la résultante du souci.
Un souci normal porte sur une situation concrète, actuelle ou qui arrivera sous peu alors qu'un souci excessif est incontrôlable, répétitif, source d'anxiété importante et peut porter sur une situation présente ou sur des évènements éventuels voire très peu probables; c'est le cas du trouble d'anxiété généralisée.
Obsession
L'obsession se situe elle aussi à un niveau cognitif. Il s'agit de pensées, d'images, d'impulsions arrivant à l'esprit de l'individu de façon répétée et involontaire et étant source d'une anxiété importante. Les obsessions sont souvent dénuées de sens, le patient reconnaissant leur caractère exagéré voire irraisonné.
Bibliographie
- ANDRE. C. Psychologie de la peur: craintes, angoisse et phobies. 2004, Odile Jacob, 366p
- BERGERET. J. et al. Psychologie, pathologique théorique et clinique. 2000, Masson, 360p
- GRAZIANI. P. et al. Stress, anxiété et trouble de l'adaptation. 2001, Masson, 203p
- LADOUCEUR. R. et al. Arrêtez de vous faire du souci pour tout et pour rien, 2008, Odile Jacob Poches, 149p
- LAPLANCHE. J. PONTALIS. J.B. Vocabulaire de la psychanalyse. 1998, Quadrige, 523p
- LELORD. F. ANDRE . C. La force des émotions. 2003, Odile Jacob Poches, 396p
- SERVANT. D. Gestion du stress et de l'anxiété. 2007, Masson, 241p
samedi, août 22 2009
La dépression
Par Marlène FOUCHEY le samedi, août 22 2009, 13:19 - PsychoPathologie
La dépression concerne, selon les études, 5 à 20% de la population générale. Elle peut survenir sur n'importe quel type de personnalité. Elle n'est pas nécessairement en lien avec des antécédents pathologiques
1. historiques
La personnalité dépressive correspond à une tradition de la médecine de l'Antiquité. Dans le "Corpus Hippocraticum" est décrit le Melancholicos, le typus à la bile noire. Molière mit en scène le dépressif dans sa pièce Le Misanthrope.
Plus près de notre époque, E. Kretschmer décrit un ensemble de sujets tristes, calmes, sensibles et facilement accablés. Mais c'est à Tellenbach, en 1979, psychiatre allemand, qui, dans sa description du "typus melancholicus" posa les caractéristiques fondamentales de l'état dépressif.
2. Critères du DSM IV TR
La dépression est classée sous le nom de "trouble dépressif majeur" parmi les troubles de l'humeur. L'épisode dépressif majeur se caractérise par:
A. Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d'une durée de deux semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur; au moins un des symptômes est soit une humeur dépressive, soit une perte d'intérêt ou de plaisir.
(1) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (se sent triste ou vide) ou observée par les autres (pleure). Eventuellement, irritabilité chez l'enfant et l'adolescent.
(2) Diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
(3) Perte au gain du poids significatif en l'absence de régime (modification du poids corporel en un mois excédant 5%), ou diminution ou augmentation de l'appétit presque tous les jours. Chez les enfants, prendre en copte l'absence de l'augmentation de poids attendue.
(4) Insomnie ou hypersomnie tous les jours.
(5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
(6) Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours.
(7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d'être malade).
(8) Diminution de l'aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
(9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentatives de suicide ou plan précis pour se suicider.
B. Les symptômes ne répondent pas aux critères de l'épisode mixte.
C. Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d'une substance (ex une substance donnant lie à abus, un médicament) ou d'une affection médicale générale (ex hypothyroïdie).
E. Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil, c'est à dire après la mort d'un être cher, les symptômes persistent pendant plus de deux mois ou s'accompagnent d'une altération marquée du fonctionnement, de préoccupations morbides de dévalorisation, des idées suicidaires, de symptômes psychotiques ou d'un ralentissement psychomoteur.
3. Psychopathologie
On distingue la dépression endogène de la dépression exogène. Dans la dépression endogène, on ne retrouve pas de facteurs déclenchants dans l'histoire du sujet à la différence de la dépression exogène. La dépression endogène est plus chronique que la dépression exogène et survient de manière progressive.
Les troubles dépressifs se caractérisent par deux symptômes fondamentaux.
3.1. L'humeur dépressive
L'humeur dépressive est caractérisée par la présence d'un vécu pessimiste, une dévalorisation, une autodépréciation, une indignité, une culpabilité, une douleur morale, une indifférence affective, un désintérêt pour toute activité, un désir de mort et une tristesse.
Le sujet ne ressent plus rien; il a des difficultés à ressentir du plaisir dans des activités auparavant agréables.
Il présente également une incapacité à aimer avec une perte de l'intérêt sexuel. Il est conscient de ses difficultés et a tendance à se plaindre, à s'apitoyer; il se sent incapable, de dévalorise entrainant une forte baisse de l'estime de soi.
Le désir de mort est très souvent présent pouvant entrainer des tentatives de suicide.
3.2. L'inhibition
L'inhibition désigne un ralentissement psychomoteur et psychique, des difficultés à penser, à se concentrer, une fatigue dépressive, une inertie, une baisse de l'énergie, une perte de l'élan vital. On observe une immobilité du tronc et de la face, une voix monotone, basse; le patient ne parle pas beaucoup. On relève également des troubles de la mémoire, la pensée étant inhibée.
3.3. Symptômes associés
3.3.1. L'anxiété
Sentiment pénible d'attente d'un danger imminent; le sujet est constamment inquiet. Quand la composante anxieuse est importante, on parlera de syndrome anxiodépressif.
3.3.2. Troubles psychosomatiques
Certains auteurs parlent de dépression masquée quand les sujets évoquent une souffrance physique en l'absence de souffrance morale (ex troubles digestifs entrainant une perte de poids, des troubles du sommeil).
D'autres troubles psychopathologiques (obsession, phobie...) peuvent reposer avant tout sur une organisation dépressive et disparaissent avec elle lorsqu'on la traite. On constate enfin que, pour lutter contre un fond dépressif, certains sujets sont amenés à développer une série de conduites antidépressives (hyperactivité, réaction de type colère, jalousie, conduite alcoolique) capables, avec plus ou moins de succès, de compenser le fond dépressif.
4. Contact interpersonnel
Les contacts interpersonnels sont marqués par la passivité. Le sujet dépressif se sent sans défense, vulnérable. Il a tendance à se plaindre, à évoquer sa misère, sa faiblesse, son infériorité et ses défauts. Il craint d'entreprendre quelque action ou projet de peur de rencontrer l'echec.
5. Gestion des affects
La tristesse est l'affect central de la personnalité dépressive. le sujet dépressif peut être volontier amère ou désagréable, multipliant les conflits et les revendications. L'humeur dépressive peut également aller vers del'indifférence.
6. Style cognitif
La pensée du sujet dépressif est négative et rigide. Il va attribuer aux autres, et en particulier aux thérapeutes, des pouvoirs considérables, de guerison magique.
Les croyances s'articulent autour du renoncement "Je ne serai plus comme avant", de malheur et de la médiocrité "Je ne vaux rien", "Le pire est toujours sur", "Les autres réussissent mieux que moi", "Le monde est mauvais". On note également une générlaisation négative de l'avenir "Rien ne changera jamais, c'est comme ça".
7. Traitement
Les antidépresseurs vont permettre de moduler l'humeur dépressive. Une psychothérapie reste toutefois nécessaire pour comprendre l'origine de la dépression et prévenir les rechutes dépressives.
Aujourd'hui, on est mieux informé, dans l'opinion sur les symptomes des états dépressifs et le diagnostic en serait de fait plus répandu qu'avant la Première Guerre mondiale. On tend à codifier un maximum la symptomathologie dépressive à l'aide d'échelles d'évaluation (Hamilton, Mongomery-Asberg), utilisables à la fois par les psychiatres, les médecins généralistes et le spsychologues.
8. Hypothèses de compréhension
8.1. Hypothèse cognitive
Beck mais l'accent sur les défauts des cognitions présents chez les personnes déprimées qui peuvent être comprises comme des distorsions dans le traitement de l'information. Le sujet va minimiser le positif et amplifier le négatif; il va donc avoir une vue négatif de tout ce qui l'entoure, de lui même et du futur.
Dans la thérapie cognitive et comportementale, le sujet va apprendre à s'observer et reconnaitre les cognitions négatives dysfonctionnelles. Il va également apprendre à maximaliser le positif.
Parmi les schémas proposés par Young, on retrouve souvent chez la personnalité dépressive le schéma de carence affective (mes besoins d'affection ne seront jamais comblés), le schéma d'imperfection, de honte (je ne vaux rien) et le schéma d'echec (ma vie est un echec).
8.2. Hypothèse culturelle
Jusqu'en 1960, on pensait que la dépression n'existait que dans les pays industrialisés s'exprimait assez peu dans les sociétés dites plus traditionnelles. Aujourd'hui, on sait que la dépression est présente dans toutes les sociétés mais qu'elle s'exprime différemment. Par exemple, en Afrique, la personne déprimée montrera plus d'agitation; on observera également moins de tentative de suicide.
Dans toutes les dépressions, le noyau commun dépressif est centré autour de l'inhibition. Ce sont les thèmes dépressifs qui vont varier d'une culture à l'autre.
8.3. Hypothèse autour de la théorie de l'attachement
La dépression serait la conséquence d'une séparation, de la perte d'un lien affectif. Cette théorie prédit que le fait de perdre un parent durant l'enfance peut être un élément de vulnérabilité à la dépression à l'âge adulte.
8.4. Hypothèse psychanalytique
Le point de vue psychanalytique met l'accent sur la notion de perte d'objet liée à la dépression. Une blessure narcissique peut également être à l'origine d'une dépression (échec, humiliation, perte d'emploi...).
La dépression serait en lien avec la présence de carences affectives précoces, en particulier manifestée par une perte de l'estime de soi; le sujet n'aurait pas été aimé à sa juste valeur.
8.5. Présence d'éléments de vie stressants
Des études comparant le parcours de vie de patients déprimés et de personnes non déprimées montrent que les personnes déprimées présentent trois fois plus d'évènements non favorables dans les six mois à un an qui précède la dépression que les non déprimés (perte, séparation, conflits familiaux, maladie d'un proche...).
8.6. Hypothèse biologique
Depuis le mileu de sannées 1970, la présence d'anomalies biologiques accompagnant des états dépressifs parait tout à fait démontrée, même si leur signification, leur role dan sle déclenchement du processus pathologique, leur intrication avec les facteurs psychogènes ou sociogènes restent problématiques.
L'interet est porté sur le métabolisme des amines cérébrales et l'on tend à admettre qu'il existe, dans certains états dépressifs, une hyposérotoninergie et, dans d'autresn une hyponoradrénergie.
samedi, juillet 25 2009
Approches théoriques du développement de l'enfant
Par Marlène FOUCHEY le samedi, juillet 25 2009, 14:47 - Développement de l'enfant
Résumé de différentes conceptions du développement de l'enfant. Cours d'université niveau première année de licence.
1.La théorie psychanalytique
1.1.Théorie freudienne
Au moment de la naissance, le système nerveux n'est pas encore arrivé à maturation. Un accord doit se faire entre le développement physique de l'organisme et ce que le bébé acquiert tous les jours.
Selon la théorie freudienne, lorsque le bébé nait, l'appareil psychique n'est composé que par le ça, rempli d'énergie psychique et de pulsions. Progressivement, grâce à l'expérience, le Moi et l'identité se construisent et se dégagent du ça.
Le Surmoi va apparaitre beaucoup plus tardivement.
Freud a beaucoup travaillé avec les adultes mais il s'est toutefois rendu compte que les conflits psychiques prenaient leurs racines dans l'enfance (pulsions partielles qui datent d'avant la puberté; Freud parle alors de sexualité infantile). Pendant l'enfance, les pulsions sexuelles vont se développer. Certaines vont être la source de conflits psychiques, d'autres vont réapparaitre au cours des rêves.
Aux différents stades de développement, la source des pulsions va changer; Freud parle de zones érogènes. Chaque pulsion va être reliée à une fonction: par exemple, au stade oral, la fonction de la pulsion est de se nourrir. il peut y avoir satisfaction de la pulsion ou frustration.
Il existe différents stades afin de décrire le développement libidinal de l'individu. Tous les stades ne sont pas successifs, ils s'emboitent et peuvent persister. Deux mécanismes de défense peuvent être à l'œuvre: la fixation et la régression:
- il peut y avoir fixation au niveau d'un stade libidinal quand il n'y a pas passage au stade suivant, notamment parce que le stade en cours apporte beaucoup de satisfaction.
- il peut y avoir régression quand le sujet avance dans les stades puis régresse au stade antérieur parce qu'il rencontre trop de frustration.
Introduction aux stades de développement libidinal décrits par Freud
Le stade oral (première année de vie du bébé)
Source de la pulsion: la bouche
Objet de la pulsion: sein maternel ou son équivalent
But de la pulsion: la succion
A ce stade, le bébé ne fait pas de distinction entre lui et les autres. Petit à petit, il va comprendre que le sein appartient à sa mère, qu'elle s'occupe de lui donc qu'il a une action sur elle.
Abraham a distingué deux stades au niveau du stade oral:
- le stade oral primitif (six premiers mois de vie) où le bébé ne fait pas la distinction entre lui et les autres
- le stade sadique oral (six mois suivants) où le bébé a un désir de mordre et d'agresser le sein maternel: apparition du fantasme d'introjection du sein maternel.
Le stade anal (de un à trois ans)
C'est le stade où le bébé acquiert la propreté.
Source de la pulsion: la muqueuse anale
A ce stade, l'enfant comprend qu'il peut faire plaisir à sa mère. Il peut décider de répondre ou non au désir de sa mère.
Abraham distingue deus stades au niveau du stade anal:
- le stade sadique anal où l'enfant prend plaisir à l'expulsion de ses besoins
- le stade de rétention où l'enfant refuse de faire ses besoins quand sa mère le met sur le pot.
Le stade phallique (de deux à quatre ans)
Source de la pulsion: les organes génitaux
Objet de la pulsion: le pénis du garçon (pour la fille aussi car selon Freud, à cet âge, les enfants n'ont pas conscience de la différence des sexes). Le pénis va être vu comme un objet de puissance et non comme un organe reproducteur.
Apparition de la curiosité sexuelle qui entraine la découverte de la différence des sexes. Apparition également fréquente du déni de castration de la part du garçon et de la fille quand l'enfant constate que la fille n'a pas de pénis. Petit à petit, cette différence va être acceptée. On parle d'angoisse de castration liée à la découverte de la différence des sexes: le garçon a peur qu'on lui prenne son pénis, la fille croit qu'on le lui a enlevé (on parle d'angoisse de manque pour la fille).
Apparition des fantasmes originaires.
Le stade œdipien (complexe d'Oedipe de quatre à six ans)
Source de la pulsion: organes génitaux
Objet de la pulsion: le parent de sexe opposé.
Selon Freud, pour la fille, l'angoisse de castration marque l'entrée dans le stade œdipien. Il va y avoir détournement de l'amour pour la mère vers le père. Il y a changement d'objet d'amour. Elle veut obtenir du père ce qu'elle n'a pas eu de la mère (le pénis) mais elle ressent de la culpabilité envers sa mère qui continue à s'occuper d'elle.
Le garçon désire sa mère ("quand je serai grand, je me marierai avec maman"). Le père est alors vu comme un rivale qui entraine le développement de pulsions agressives envers ce dernier. Toutefois, le garçon ressent un sentiment ambivalent envers son père car il aimerait lui ressembler; il y a alors identification au père. Il va y avoir déclin du complexe de castration quand le garçon va avoir peur que son père se vange (par la castration). Il renonce alors à sa mère comme objet d'amour et va vouloir d'avantage s'identifier à son père. Se met également en place la notion de l'interdit de l'inceste, donc du Surmoi.
La période de latence (de cinq à sept ans)
A ce stade, toutes les pulsions sexuelles diminuent, il n'y a pas instauration d'une nouvelle organisation des pulsions.
Apparition de la sublimation: toutes les pulsions sexuelles vont être détournées. L'enfant va s'intéresser aux choses concrètes; il n'est plus dans l'imaginaire.
A ce stade, le refoulement va être très opérant.
Les identifications vont se faire à l'extérieur du cercle parental. Le Moi se renforce, les mécanismes de défense sont plus opérants.
Le surmoi augmente, il s'enrichit.
La période pré-adolescente
Réapparition des pulsions sexuelles pré-génitales.
Ambivalence de l'amour portée aux parents: rejet de la famille mais besoin de preuves d'amour de ses parents.
On parle de crise narcissique.
L'enfant est en capacité d'avoir des rapports sexuels; il va rechercher des objets d'amour extérieurs à la famille.
L'ascétisme: l'adolescent se refuse à tout plaisir physique pour se centrer que sur des choses spirituelles.
1.2. Théorie de Anna Freud
Anna Freud a travaillé auprès d'enfant placés dans des centres pendant la guerre. Elle a étudié les conséquences d'une rupture de contact avec la mère; on parle de carence affective. Elle a crée une école de psychanalyse de l'enfant qui s'oppose sur le plan théorique aux conceptions de Mélanie Klein.
1.3. Théorie de Mélanie Klein
Selon Mélanie Klein, les enfants sont très tôt capables de développer un transfert.
Elle a mis au point une technique basée sur le jeu pour entrer en contact avec les enfants qui n'ont pas encore accès à la parole. Selon elle, l'enfant met en jeu les conflits psychiques qui l'animent.
Selon Mélanie Klein, il existe deux positions dans le développement:
- la position paranoïde - schizoïde (les six premiers moins de la vie). L'angoisse dominante concerne le fait que les mauvaises choses viennent envahir le Moi pour le détruire. Le clivage s'instaure donc précocement. L'angoisse de persécution est également importante. Si les satisfactions sont suffisamment importantes, l'enfant va dépasser ce stade et réunir ensemble le bon et le mauvais objet.
- la position dépressive: la mère est vue comme un objet total, apportant de la frustration et de la satisfaction. Le bébé va présenter une angoisse de perdre l'objet d'amour, la mère. quand l'objet d'amour n'est pas là quand le bébé en a besoin, il va développer de la haine vis à vis de cet objet. Parallèlement, il va avoir peur que ses pulsions agressives détruisent cet objet.
Selon Mélanie Klein, une dépression à l'âge adulte serait le signe d'une fixation et d'une régression à ce stade.
1.4. Théorie de Spitz
Spitz a beaucoup insisté sur le processus de maturation du système nerveux associé au processus de maturation.
Il a observé des enfants et décrit des étapes de développement. Il utilise le terme "d'organisateur" qui permet le développement d'une personnalité (normale ou pathologique) chez tout sujet. Spitz décrit trois organisateurs:
- le sourire : apparition vers trois mois du sourire intentionnel. Il désigne une réaction à un stimulus. Le sourire du bébé apparait en réaction au sourire d'un visage humain; cet échange constitue la première relation que le bébé a avec l'extérieur.
- l'angoisse du huitième mois (qui ne se manifeste pas toujours à huit mois): le bébé fait la différence entre lui et l'extérieur mais également entre les objets extérieurs. Le bébé va manifester de l'angoisse (de perte de l'objet) quand sa mère n'est pas présente alors que quelqu'un d'étranger l'approche. C'est notamment à cette période que les mécanismes de défense vont se mettre en place.
- le non (deuxième année de vie): l'enfant va être capable de dire non. Il y a ici une différenciation totale entre le bébé et sa mère, le bébé pouvant s'opposer aux désirs de sa mère. C'est également à cette période que le bébé va faire son entrée dans le champ social, qu'il va avoir accès au monde symbolique (acquisition des activités mentales, des capacités d'abstraction).
1.5. Théorie de Mahler
Mahler a étudié les relations mère/enfant et plus particulièrement comment l'enfant arrive à l'individualisation. Pour accéder à l'individualisation, il faut que l'enfant arrive à ne plus être dans une relation fusionnelle avec sa mère. Cette séparation se fera en deux étapes:
- phase symbiotique (les six premiers mois de la vie): l'enfant est en symbiose, en fusion avec sa mère; ils ne font qu'un, le bébé est dépendant de sa mère. Le bébé peut avoir l'illusion d'une toute puissance sur sa mère si celle-ci répond toujours à ses désirs.
- phase de séparation, individualisation (de huit mois jusqu'à deux ans et demi, trois ans): le bébé intègre sa mère comme objet extérieur; il se construit comme un individu unique. L'enfant prend l'initiative d'aller ou non vers sa mère ce qui le fait sortir de la sphère symbiotique. L'enfant a intériorisé une représentation psychique de sa mère lui permettra de ne pas être trop anxieux quand elle est absente.
1.6. Théorie de Winnicott
Selon Winnicott, un bébé seul ne peut pas survivre; il a besoin de soins maternels pour se développer.
Winnicott a introduit la notion de "préoccupation maternelle primaire": elle apparaitrait en fin de grossesse et dans les premières semaines de vie du bébé. Elle lui permet de se rendre disponible physiquement et psychiquement pour son bébé. Cette mère va devenir "suffisamment bonne" et apporter plus de satisfactions que de frustrations à son bébé. Elle va s'adapter aux besoins de l'enfant et lui permettre de passer du principe de plaisir au principe de réalité.
Winnicott décrit trois fonctions de la mère:
- le holding (porter): soutient physique et psychique de l'enfant (l'enfant doit être entouré et compris)
- le handing (main): manipulations que la mère a avec son bébé lors de la toilette, de l'habillage et des soins. Ils favorisent les échanges entre la mère et l'enfant.
- object presenting (présentation d'objet): capacité de la mère à mettre à la disposition de son bébé un objet psychique ou psychique quand celui-ci en a besoin, ni trop tôt (sinon l'enfant n'aura pas l'expérience du désir, du besoin), ni trop tard (provoquant de la déception, de la frustration, l'enfant n'osant plus désirer sachant que son désir ne sera pas satisfait).
Notion "d'objet transitionnel": "doudou" de l'enfant dont il a besoin pour s'endormir, se calmer. Pour l'enfant, il se situe à la limite en le dedans et le dehors. Il est très investit par l'enfant et va lui permettre de se confronter à la réalité. Cet objet va résister à l'épreuve de la réalité: même abimé, il est toujours là.
2. La théorie de l'attachement
L'attachement, c'est rechercher et maintenir la proximité avec un autre individu.
Les théories de l'attachement vont avoir pour objectif d'observer et de comprendre comment se créent les liens de l'enfant avec son entourage et d'en prédire les troubles ultérieurs éventuels.
Les psychanalystes ont décrit une théorie de la tendance secondaire de l'attachement; c'est parce qu'une personne va satisfaire les besoins du bébé que celui-ci va s'attacher à cette personne.
Les théoriciens de l'attachement pensent au contraire que l'attachement sont instinctifs. Selon eux, des processus comportementaux vont intervenir dans le but de garder la mère proche, indépendamment du fait qu'elle satisfasse ou non l'enfant. L'attachement serait un besoin primaire, il ne serait pas la résultante d'un apprentissage.
2.1. Les théories éthologiques
L'éthologie est l'étude du comportement animal dans son milieu naturel.
J. Harlow a étudié le comportement de petits vis à vis de leur mère après la naissance. Le petit s'agrippe à sa mère, au moindre danger, il se rapproche d'elle. Il a également observé que le petit présentait des lacunes sociales s'il était isolé de sa mère dès la naissance durant trois mois. Il était cependant capable d'acquérir des capacités pour se nourrir. Si l'isolement perdure plus de trois mois, les lacunes sociales perdurent.
Les expériences animales montrent que lorsqu'un petit est isolé de sa mère et placé près de mères "artificielles", ils se dirigent vers celles qui ont un contact doux; il y a recherche du réconfort. Ici, ce n'est pas la nourriture qui compte mais la chaleur apportée.
2.2. L'attachement selon J Bowlby
Selon Bowlby, l'enfant a besoin de maintenir le contact avec sa mère. Pour cela, le bébé dispose de systèmes comportementaux qui lui sont propres:
- les pleurs: comportement de signal, d'appel
- le sourire: selon Bowlby, le sourire intervient plus tôt que l'a décrit Spitz
- la succion: pour le plaisir et quand le bébé a faim
- s'agripper: comportement d'approche
- suivre: quand le bébé est capable de ramper
Ces différents systèmes comportementaux apparaissent à des âges différents.
Vers six mois, l'enfant va commencer à protester quand la mère s'absente; il s'agit de la première manifestation visible de l'attachement.
L'enfant va créer des liens d'attachement avec différentes personnes: on parle de figures d'attachement.
Il existe différents styles d'attachement qui pourraient représenter la source du développement de pathologies à l'âge adulte.
Bowlby a également étudié le comportement d'enfants séparés de leur mère après qu'ils aient créés avec elle des liens d'attachement. Il observe:
- phase de protestation: l'enfant réclame sa mère, pleure, est agressif, proteste; il espère le retour de sa mère. Cette phase dure entre une heure et une semaine.
- phase de désespoir: l'enfant est préoccupé par l'absence de sa mère mais devient moins actif. Il se replie sur lui même; Bowlby parle "d'état de deuil". Cet état, plus calme que le précédent, peut laisser penser à tort que l'enfant va mieux.
- phase de détachement: l'enfant joue avec les autres, ils construits de nouvelles interactions. Cependant, si la mère revient, l'enfant fera comme s'il ne la connaissait pas.
Plus tard, on observe des difficultés dans les liens sociaux et affectifs et de comportements à l'âge adulte.
Voir aussi...
Articles
lundi, juin 8 2009
La névrose obsessionnelle
Par Marlène FOUCHEY le lundi, juin 8 2009, 09:56 - PsychoPathologie
La névrose obsessionnelle comporte une série de symptômes obsessionnels tout à fait typique et des traits de caractères particuliers au sujet obsessionnel. La théorie psychanalytique reste le principal modèle de référence pour comprendre la névrose obsessionnelle.
Cette forme de névrose apparait plutôt à l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle est très rare chez l’enfant ; toutefois, sa présence dans l’enfance peut laisser inaugurer une entrée dans la psychose à long terme.
Le DSM ne parle pas de névrose obsessionnelle mais décrit des troubles obsessionnels compulsifs et des traits de personnalité obsessionnelle compulsive.
1.Etude descriptive des troubles obsessionnels
1.1.Les obsessions ou ruminations obsédantes
L’obsession caractérise la problématique obsessionnelle : il s’agit d’une idée ou d’une représentation consciente qui fait irruption, indépendamment des circonstances, dans la pensée du sujet. Ces représentations vont envahir la pensée du sujet et il ne peut pas les contrôler. Elles sont accompagnées d’une lutte anxieuse du sujet pour tenter de les chasser de sa conscience, soit par d’autres représentations mentales, soit par des rituels. On décrit habituellement trois formes d’obsessions.
1.1.1.Les obsessions idéatives
Il s’agit de pensées qui s’imposent à l’esprit du sujet, des ruminations obsédantes concernant par exemple l’existence de Dieu, la craint d’avoir été à l’origine d’un accident, la crainte d’avoir laissé le gaz ouvert… Ces doutes peuvent prendre la forme de scrupules perfectionnistes comme par exemple l’idée d’avoir mal fait sont travail. Ces obsessions ont également été décrites comme « la folie du doute ». Les sujets sont très imprégnés de doutes, ils se mettent à douter de tout. Ceci est vécu très douloureusement par le sujet, celui-ci ayant du mal à maitriser ses idées, ses comportements agressifs. Ces ruminations empêchent le sujet d’agir, l’envahissement étant incessant.
1.1.2.Les obsessions phobiques
Les obsessions phobiques se réfèrent à une représentation de situations qui provoquent une angoisse intense. L’obsession phobique est typiquement la peur d’être contaminé par une maladie, la peur du toucher conduisant le patient à éviter ou à réduire tout contact physique avec autrui et également à instaurer des rituels de propreté ‘lavage compulsif des mains par exemple).
1.1.3.Les obsessions impulsives ou phobies d’impulsions
Il s’agit de la peur de commettre un acte absurde ou violent contre sa volonté comme par exemple de prononcer des insultes en public, de blesser quelqu’un ou de se jeter dans la vide. Ce sont essentiellement des pensées obsessionnelles car le patient ne passe que très exceptionnellement à l’acte.
1.2. Les compulsions
Il ne s’agit pas de représentation.
A la différence de l’obsession, la compulsion représente un comportement, un acte dicté par une idée obsédante. Le sujet, à partir d’un ordre intérieur ou d’une idée qui s’impose à lui de manière incoercible, réalise un acte immédiatement comme par exemple jeter ou toucher un objet, ne pas marcher sur les jointures d’un carrelage, faire des calculs…
1.3.Rituels et vérifications
Les rituels et les vérifications constituent les symptômes les plus visibles de la névrose obsessionnelle.
Les rituels obsessionnels sont des actes que le sujet se trouve contraint d’effectuer de manière répétée, tout en étant conscient de leur absurdité. Ces rituels portent sur des scènes banales de la vie quotidienne comme l’habillage, le coucher, la toilette. Le sujet peut être amené à demander à l’entourage de respecter, de participer aux rituels. Ils peuvent prendre un aspect sacralisé.
Les vérifications consistent à vérifier la réalisation d’un certain nombre d’actes élémentaires, comme par exemple aller voir si la porte d’entrée est bien fermée, vérifier la fermeture du gaz… Ces vérifications ont lieu des dizaines de fois par jour.
Les rituels et les vérifications sont là pour contrôler l’emprise des obsessions et des compulsions ; ce sont des défenses contre l’angoisse.
2.Le point de vue psychanalytique
2.1.Point de vue général
Freud a éclairé la compréhension de la névrose obsessionnelle à partir de l’observation de « l’homme aux rats » (1909). Ce patient avait des idées, des images obsédantes autour d’un supplice, celui de mettre un rat dans son propre anus ou celui de son père.
Selon la théorie freudienne, la névrose obsessionnelle est en rapport avec la problématique œdipienne qui ne serait pas résolue ce qui aurait pour conséquence une régression et une du patient au stade sadique anal. A ce stade, l’enfant d’environ deux ans acquiert normalement la propreté. C’est également à cette étape que l’enfant manifeste beaucoup d’agressivité envers sa mère. Quant tout se passe normalement, l’enfant acquière la propreté mais s’il ressent trop d’agressivité, il va se retenir au niveau des sphincters ; il s’agit pour lui d’exprimer une rébellion contre les consignes de propreté. Ici, l’enfant prend du plaisir à être dans cette dimension agressive.
2.2.Le caractère sadique anal
Le caractère sadique anal est constitué par la triade clinique suivante :
- Parcimonie ou économie
- Ordre ou ponctualité
- Entêtement ou autoritarisme rigide
Cette triade a été mise en évidence par Freud pour qui ce caractère pathologique résulte de formations réactionnelles dressées contre les pulsions anales.
2.3.Les sources du caractère obsessionnel
Différentes pistes s’offrent à nous :
- Hypothèse d’un caractère s’articulant autour de l’érotisme anal, de la rétention : on retrouve chez l’obsessionnel des difficultés à abandonner les objets, une tendance voire une attitude marquée autour du collectionnisme, une obstination et un entêtement.
- Hypothèse s’orientant autour d’un caractère marqué contre l’érotisme anal : chez d’autres personnalités obsessionnelles on va retrouver une tendance à faire beaucoup de cadeaux, une résignation et une soumission.
- Hypothèse d’un caractère s’orientant du coté du sadisme anal : les individus vont présenter une attitude de rejet, de cruauté et de lutte contre toute autorité.
- A contrario, hypothèse s’orientant contre les tendances sadiques : les sujets vont être dans la sur propreté, la politesse, la bonté et le respect excessif.
2.4.Les mécanismes de défense en jeu
La psychanalyse a mis en évidence un certain nombre de mécanismes de défense repérables dans la vie de la personne obsessionnelle :
2.4.1.La formation réactionnelle
Il s’agit d’attitudes excessives et inverses aux contenus pulsionnels. Par exemple, une propreté ou une générosité trop excessive peut correspondre à un contenu pulsionnel inverse s’orientant du coté de la saleté ou du sadisme. Dans l’aspect excessif d’un comportement, le psychanalyste pense qu’il se manifeste un retour du refoulé.
2.4.2.L’isolation
Ici, une pensée ou un comportement est isolé de son contexte affectif. A ce mécanisme de défense s’associent fréquemment l’intellectualisation et la rationalisation.
2.4.3.Le déplacement
Le déplacement est le corolaire de l’isolation. La charge des affects est déplacée sur un objet tout à fait anodin.
2.4.4.L’annulation
Le sujet tente d’annuler par un acte ou par une pensée les ruminations obsédantes ou d’autres pensées douloureuses. Ce mécanisme de défense est beaucoup utilisé chez l’obsessionnel, notamment par les compulsions.
Le sujet obsessionnel aura des difficultés avec la sexualité, l’ambivalence des sentiments et à gérer la dimension agressive.
3.Evolution et traitement
Tous les auteurs insistent sur l’importance du traitement dès les premiers signes ; si un laps de temps est trop important entre l’apparition des symptômes et la mise en place du traitement, la symptomatologie peut se rigidifier.
L’évolution peut être favorable quand le sujet présente une personnalité relativement « souple » et lorsqu’il est impliqué dans un bon environnement social et professionnel.
L’évolution est également favorable lorsque le sujet possède des traits de personnalité hystérique (intérêt pour les autres et bonne capacité à exprimer ses émotions).
Le diagnostic est plus difficile quand le sujet a un système de défense trop rigide où qu’il possède beaucoup de symptômes (obsessions, compulsions, vérifications…). Parfois, lorsque le sujet est trop rigide, la question d’une évolution vers la schizophrénie se pose.
mercredi, mars 25 2009
Les stades du développement libidinal
Par Marlène FOUCHEY le mercredi, mars 25 2009, 12:21 - Développement de l'enfant
Tableau des conceptions de différents auteurs (de Anna Freud à Sigmund Freud, de Mélanie Klein à Winnicott et bien d'autres...)
dimanche, mars 22 2009
La névrose hystérique
Par Marlène FOUCHEY le dimanche, mars 22 2009, 21:15 - PsychoPathologie
La névrose hystérique se caractérise par des troubles somatiques transitoires ou durables, sans lésion organique. On retrouve également des symptômes psychiques intermittents. Les premiers symptômes de l’hystérie débuteraient à l’adolescence, cette pathologie étant assez rare chez l’enfant.
dimanche, février 22 2009
Le développement libidinal
Par Marlène FOUCHEY le dimanche, février 22 2009, 11:08 - Développement de l'enfant
Cet article constitue une introduction au développement libidinal. Le développement est défini comme libidinal en référence au concept psychanalytique de libido.
jeudi, mars 22 2007
Le narcissisme
Par Marlène FOUCHEY le jeudi, mars 22 2007, 14:31 - Travaux d'études
Ce papier consiste en une synthèse du concept de "narcissisme" réalisé dans le cadre de mes études(première année de licence de psychologie)