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samedi, juillet 25 2009

Approches théoriques du développement de l'enfant

d_veloppement_enfant.jpg Résumé de différentes conceptions du développement de l'enfant. Cours d'université niveau première année de licence.

1.La théorie psychanalytique

1.1.Théorie freudienne

Au moment de la naissance, le système nerveux n'est pas encore arrivé à maturation. Un accord doit se faire entre le développement physique de l'organisme et ce que le bébé acquiert tous les jours.

Selon la théorie freudienne, lorsque le bébé nait, l'appareil psychique n'est composé que par le ça, rempli d'énergie psychique et de pulsions. Progressivement, grâce à l'expérience, le Moi et l'identité se construisent et se dégagent du ça. Le Surmoi va apparaitre beaucoup plus tardivement.

Freud a beaucoup travaillé avec les adultes mais il s'est toutefois rendu compte que les conflits psychiques prenaient leurs racines dans l'enfance (pulsions partielles qui datent d'avant la puberté; Freud parle alors de sexualité infantile). Pendant l'enfance, les pulsions sexuelles vont se développer. Certaines vont être la source de conflits psychiques, d'autres vont réapparaitre au cours des rêves.

Aux différents stades de développement, la source des pulsions va changer; Freud parle de zones érogènes. Chaque pulsion va être reliée à une fonction: par exemple, au stade oral, la fonction de la pulsion est de se nourrir. il peut y avoir satisfaction de la pulsion ou frustration.

Il existe différents stades afin de décrire le développement libidinal de l'individu. Tous les stades ne sont pas successifs, ils s'emboitent et peuvent persister. Deux mécanismes de défense peuvent être à l'œuvre: la fixation et la régression:

  • il peut y avoir fixation au niveau d'un stade libidinal quand il n'y a pas passage au stade suivant, notamment parce que le stade en cours apporte beaucoup de satisfaction.
  • il peut y avoir régression quand le sujet avance dans les stades puis régresse au stade antérieur parce qu'il rencontre trop de frustration.

Introduction aux stades de développement libidinal décrits par Freud

Le stade oral (première année de vie du bébé)

Source de la pulsion: la bouche

Objet de la pulsion: sein maternel ou son équivalent

But de la pulsion: la succion

A ce stade, le bébé ne fait pas de distinction entre lui et les autres. Petit à petit, il va comprendre que le sein appartient à sa mère, qu'elle s'occupe de lui donc qu'il a une action sur elle.

Abraham a distingué deux stades au niveau du stade oral:

  • le stade oral primitif (six premiers mois de vie) où le bébé ne fait pas la distinction entre lui et les autres
  • le stade sadique oral (six mois suivants) où le bébé a un désir de mordre et d'agresser le sein maternel: apparition du fantasme d'introjection du sein maternel.

Le stade anal (de un à trois ans)

C'est le stade où le bébé acquiert la propreté.

Source de la pulsion: la muqueuse anale

A ce stade, l'enfant comprend qu'il peut faire plaisir à sa mère. Il peut décider de répondre ou non au désir de sa mère.

Abraham distingue deus stades au niveau du stade anal:

  • le stade sadique anal où l'enfant prend plaisir à l'expulsion de ses besoins
  • le stade de rétention où l'enfant refuse de faire ses besoins quand sa mère le met sur le pot.

Le stade phallique (de deux à quatre ans)

Source de la pulsion: les organes génitaux

Objet de la pulsion: le pénis du garçon (pour la fille aussi car selon Freud, à cet âge, les enfants n'ont pas conscience de la différence des sexes). Le pénis va être vu comme un objet de puissance et non comme un organe reproducteur.

Apparition de la curiosité sexuelle qui entraine la découverte de la différence des sexes. Apparition également fréquente du déni de castration de la part du garçon et de la fille quand l'enfant constate que la fille n'a pas de pénis. Petit à petit, cette différence va être acceptée. On parle d'angoisse de castration liée à la découverte de la différence des sexes: le garçon a peur qu'on lui prenne son pénis, la fille croit qu'on le lui a enlevé (on parle d'angoisse de manque pour la fille).

Apparition des fantasmes originaires.

Le stade œdipien (complexe d'Oedipe de quatre à six ans)

Source de la pulsion: organes génitaux

Objet de la pulsion: le parent de sexe opposé.

Selon Freud, pour la fille, l'angoisse de castration marque l'entrée dans le stade œdipien. Il va y avoir détournement de l'amour pour la mère vers le père. Il y a changement d'objet d'amour. Elle veut obtenir du père ce qu'elle n'a pas eu de la mère (le pénis) mais elle ressent de la culpabilité envers sa mère qui continue à s'occuper d'elle.

Le garçon désire sa mère ("quand je serai grand, je me marierai avec maman"). Le père est alors vu comme un rivale qui entraine le développement de pulsions agressives envers ce dernier. Toutefois, le garçon ressent un sentiment ambivalent envers son père car il aimerait lui ressembler; il y a alors identification au père. Il va y avoir déclin du complexe de castration quand le garçon va avoir peur que son père se vange (par la castration). Il renonce alors à sa mère comme objet d'amour et va vouloir d'avantage s'identifier à son père. Se met également en place la notion de l'interdit de l'inceste, donc du Surmoi.

La période de latence (de cinq à sept ans)

A ce stade, toutes les pulsions sexuelles diminuent, il n'y a pas instauration d'une nouvelle organisation des pulsions.

Apparition de la sublimation: toutes les pulsions sexuelles vont être détournées. L'enfant va s'intéresser aux choses concrètes; il n'est plus dans l'imaginaire.

A ce stade, le refoulement va être très opérant.

Les identifications vont se faire à l'extérieur du cercle parental. Le Moi se renforce, les mécanismes de défense sont plus opérants. Le surmoi augmente, il s'enrichit.

La période pré-adolescente

Réapparition des pulsions sexuelles pré-génitales.

Ambivalence de l'amour portée aux parents: rejet de la famille mais besoin de preuves d'amour de ses parents.

On parle de crise narcissique.

L'enfant est en capacité d'avoir des rapports sexuels; il va rechercher des objets d'amour extérieurs à la famille.

L'ascétisme: l'adolescent se refuse à tout plaisir physique pour se centrer que sur des choses spirituelles.

1.2. Théorie de Anna Freud

Anna Freud a travaillé auprès d'enfant placés dans des centres pendant la guerre. Elle a étudié les conséquences d'une rupture de contact avec la mère; on parle de carence affective. Elle a crée une école de psychanalyse de l'enfant qui s'oppose sur le plan théorique aux conceptions de Mélanie Klein.

1.3. Théorie de Mélanie Klein

Selon Mélanie Klein, les enfants sont très tôt capables de développer un transfert.

Elle a mis au point une technique basée sur le jeu pour entrer en contact avec les enfants qui n'ont pas encore accès à la parole. Selon elle, l'enfant met en jeu les conflits psychiques qui l'animent.

Selon Mélanie Klein, il existe deux positions dans le développement:

  • la position paranoïde - schizoïde (les six premiers moins de la vie). L'angoisse dominante concerne le fait que les mauvaises choses viennent envahir le Moi pour le détruire. Le clivage s'instaure donc précocement. L'angoisse de persécution est également importante. Si les satisfactions sont suffisamment importantes, l'enfant va dépasser ce stade et réunir ensemble le bon et le mauvais objet.
  • la position dépressive: la mère est vue comme un objet total, apportant de la frustration et de la satisfaction. Le bébé va présenter une angoisse de perdre l'objet d'amour, la mère. quand l'objet d'amour n'est pas là quand le bébé en a besoin, il va développer de la haine vis à vis de cet objet. Parallèlement, il va avoir peur que ses pulsions agressives détruisent cet objet.

Selon Mélanie Klein, une dépression à l'âge adulte serait le signe d'une fixation et d'une régression à ce stade.

1.4. Théorie de Spitz

Spitz a beaucoup insisté sur le processus de maturation du système nerveux associé au processus de maturation.

Il a observé des enfants et décrit des étapes de développement. Il utilise le terme "d'organisateur" qui permet le développement d'une personnalité (normale ou pathologique) chez tout sujet. Spitz décrit trois organisateurs:

  • le sourire : apparition vers trois mois du sourire intentionnel. Il désigne une réaction à un stimulus. Le sourire du bébé apparait en réaction au sourire d'un visage humain; cet échange constitue la première relation que le bébé a avec l'extérieur.
  • l'angoisse du huitième mois (qui ne se manifeste pas toujours à huit mois): le bébé fait la différence entre lui et l'extérieur mais également entre les objets extérieurs. Le bébé va manifester de l'angoisse (de perte de l'objet) quand sa mère n'est pas présente alors que quelqu'un d'étranger l'approche. C'est notamment à cette période que les mécanismes de défense vont se mettre en place.
  • le non (deuxième année de vie): l'enfant va être capable de dire non. Il y a ici une différenciation totale entre le bébé et sa mère, le bébé pouvant s'opposer aux désirs de sa mère. C'est également à cette période que le bébé va faire son entrée dans le champ social, qu'il va avoir accès au monde symbolique (acquisition des activités mentales, des capacités d'abstraction).

1.5. Théorie de Mahler

Mahler a étudié les relations mère/enfant et plus particulièrement comment l'enfant arrive à l'individualisation. Pour accéder à l'individualisation, il faut que l'enfant arrive à ne plus être dans une relation fusionnelle avec sa mère. Cette séparation se fera en deux étapes:

  • phase symbiotique (les six premiers mois de la vie): l'enfant est en symbiose, en fusion avec sa mère; ils ne font qu'un, le bébé est dépendant de sa mère. Le bébé peut avoir l'illusion d'une toute puissance sur sa mère si celle-ci répond toujours à ses désirs.
  • phase de séparation, individualisation (de huit mois jusqu'à deux ans et demi, trois ans): le bébé intègre sa mère comme objet extérieur; il se construit comme un individu unique. L'enfant prend l'initiative d'aller ou non vers sa mère ce qui le fait sortir de la sphère symbiotique. L'enfant a intériorisé une représentation psychique de sa mère lui permettra de ne pas être trop anxieux quand elle est absente.

1.6. Théorie de Winnicott

Selon Winnicott, un bébé seul ne peut pas survivre; il a besoin de soins maternels pour se développer.

Winnicott a introduit la notion de "préoccupation maternelle primaire": elle apparaitrait en fin de grossesse et dans les premières semaines de vie du bébé. Elle lui permet de se rendre disponible physiquement et psychiquement pour son bébé. Cette mère va devenir "suffisamment bonne" et apporter plus de satisfactions que de frustrations à son bébé. Elle va s'adapter aux besoins de l'enfant et lui permettre de passer du principe de plaisir au principe de réalité.

Winnicott décrit trois fonctions de la mère:

  • le holding (porter): soutient physique et psychique de l'enfant (l'enfant doit être entouré et compris)
  • le handing (main): manipulations que la mère a avec son bébé lors de la toilette, de l'habillage et des soins. Ils favorisent les échanges entre la mère et l'enfant.
  • object presenting (présentation d'objet): capacité de la mère à mettre à la disposition de son bébé un objet psychique ou psychique quand celui-ci en a besoin, ni trop tôt (sinon l'enfant n'aura pas l'expérience du désir, du besoin), ni trop tard (provoquant de la déception, de la frustration, l'enfant n'osant plus désirer sachant que son désir ne sera pas satisfait).

Notion "d'objet transitionnel": "doudou" de l'enfant dont il a besoin pour s'endormir, se calmer. Pour l'enfant, il se situe à la limite en le dedans et le dehors. Il est très investit par l'enfant et va lui permettre de se confronter à la réalité. Cet objet va résister à l'épreuve de la réalité: même abimé, il est toujours là.

2. La théorie de l'attachement

L'attachement, c'est rechercher et maintenir la proximité avec un autre individu.

Les théories de l'attachement vont avoir pour objectif d'observer et de comprendre comment se créent les liens de l'enfant avec son entourage et d'en prédire les troubles ultérieurs éventuels.

Les psychanalystes ont décrit une théorie de la tendance secondaire de l'attachement; c'est parce qu'une personne va satisfaire les besoins du bébé que celui-ci va s'attacher à cette personne.

Les théoriciens de l'attachement pensent au contraire que l'attachement sont instinctifs. Selon eux, des processus comportementaux vont intervenir dans le but de garder la mère proche, indépendamment du fait qu'elle satisfasse ou non l'enfant. L'attachement serait un besoin primaire, il ne serait pas la résultante d'un apprentissage.

2.1. Les théories éthologiques

L'éthologie est l'étude du comportement animal dans son milieu naturel.

J. Harlow a étudié le comportement de petits vis à vis de leur mère après la naissance. Le petit s'agrippe à sa mère, au moindre danger, il se rapproche d'elle. Il a également observé que le petit présentait des lacunes sociales s'il était isolé de sa mère dès la naissance durant trois mois. Il était cependant capable d'acquérir des capacités pour se nourrir. Si l'isolement perdure plus de trois mois, les lacunes sociales perdurent.

Les expériences animales montrent que lorsqu'un petit est isolé de sa mère et placé près de mères "artificielles", ils se dirigent vers celles qui ont un contact doux; il y a recherche du réconfort. Ici, ce n'est pas la nourriture qui compte mais la chaleur apportée.

2.2. L'attachement selon J Bowlby

Selon Bowlby, l'enfant a besoin de maintenir le contact avec sa mère. Pour cela, le bébé dispose de systèmes comportementaux qui lui sont propres:

  • les pleurs: comportement de signal, d'appel
  • le sourire: selon Bowlby, le sourire intervient plus tôt que l'a décrit Spitz
  • la succion: pour le plaisir et quand le bébé a faim
  • s'agripper: comportement d'approche
  • suivre: quand le bébé est capable de ramper

Ces différents systèmes comportementaux apparaissent à des âges différents.

Vers six mois, l'enfant va commencer à protester quand la mère s'absente; il s'agit de la première manifestation visible de l'attachement. L'enfant va créer des liens d'attachement avec différentes personnes: on parle de figures d'attachement.

Il existe différents styles d'attachement qui pourraient représenter la source du développement de pathologies à l'âge adulte.

Bowlby a également étudié le comportement d'enfants séparés de leur mère après qu'ils aient créés avec elle des liens d'attachement. Il observe:

  • phase de protestation: l'enfant réclame sa mère, pleure, est agressif, proteste; il espère le retour de sa mère. Cette phase dure entre une heure et une semaine.
  • phase de désespoir: l'enfant est préoccupé par l'absence de sa mère mais devient moins actif. Il se replie sur lui même; Bowlby parle "d'état de deuil". Cet état, plus calme que le précédent, peut laisser penser à tort que l'enfant va mieux.
  • phase de détachement: l'enfant joue avec les autres, ils construits de nouvelles interactions. Cependant, si la mère revient, l'enfant fera comme s'il ne la connaissait pas.

Plus tard, on observe des difficultés dans les liens sociaux et affectifs et de comportements à l'âge adulte.


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lundi, juin 8 2009

La névrose obsessionnelle

obsession.jpg La névrose obsessionnelle comporte une série de symptômes obsessionnels tout à fait typique et des traits de caractères particuliers au sujet obsessionnel. La théorie psychanalytique reste le principal modèle de référence pour comprendre la névrose obsessionnelle.

Cette forme de névrose apparait plutôt à l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle est très rare chez l’enfant ; toutefois, sa présence dans l’enfance peut laisser inaugurer une entrée dans la psychose à long terme.

Le DSM ne parle pas de névrose obsessionnelle mais décrit des troubles obsessionnels compulsifs et des traits de personnalité obsessionnelle compulsive.

1.Etude descriptive des troubles obsessionnels

1.1.Les obsessions ou ruminations obsédantes

L’obsession caractérise la problématique obsessionnelle : il s’agit d’une idée ou d’une représentation consciente qui fait irruption, indépendamment des circonstances, dans la pensée du sujet. Ces représentations vont envahir la pensée du sujet et il ne peut pas les contrôler. Elles sont accompagnées d’une lutte anxieuse du sujet pour tenter de les chasser de sa conscience, soit par d’autres représentations mentales, soit par des rituels. On décrit habituellement trois formes d’obsessions.

1.1.1.Les obsessions idéatives

Il s’agit de pensées qui s’imposent à l’esprit du sujet, des ruminations obsédantes concernant par exemple l’existence de Dieu, la craint d’avoir été à l’origine d’un accident, la crainte d’avoir laissé le gaz ouvert… Ces doutes peuvent prendre la forme de scrupules perfectionnistes comme par exemple l’idée d’avoir mal fait sont travail. Ces obsessions ont également été décrites comme « la folie du doute ». Les sujets sont très imprégnés de doutes, ils se mettent à douter de tout. Ceci est vécu très douloureusement par le sujet, celui-ci ayant du mal à maitriser ses idées, ses comportements agressifs. Ces ruminations empêchent le sujet d’agir, l’envahissement étant incessant.

1.1.2.Les obsessions phobiques

Les obsessions phobiques se réfèrent à une représentation de situations qui provoquent une angoisse intense. L’obsession phobique est typiquement la peur d’être contaminé par une maladie, la peur du toucher conduisant le patient à éviter ou à réduire tout contact physique avec autrui et également à instaurer des rituels de propreté ‘lavage compulsif des mains par exemple).

1.1.3.Les obsessions impulsives ou phobies d’impulsions

Il s’agit de la peur de commettre un acte absurde ou violent contre sa volonté comme par exemple de prononcer des insultes en public, de blesser quelqu’un ou de se jeter dans la vide. Ce sont essentiellement des pensées obsessionnelles car le patient ne passe que très exceptionnellement à l’acte.

1.2. Les compulsions

Il ne s’agit pas de représentation.

A la différence de l’obsession, la compulsion représente un comportement, un acte dicté par une idée obsédante. Le sujet, à partir d’un ordre intérieur ou d’une idée qui s’impose à lui de manière incoercible, réalise un acte immédiatement comme par exemple jeter ou toucher un objet, ne pas marcher sur les jointures d’un carrelage, faire des calculs…

1.3.Rituels et vérifications

Les rituels et les vérifications constituent les symptômes les plus visibles de la névrose obsessionnelle.

Les rituels obsessionnels sont des actes que le sujet se trouve contraint d’effectuer de manière répétée, tout en étant conscient de leur absurdité. Ces rituels portent sur des scènes banales de la vie quotidienne comme l’habillage, le coucher, la toilette. Le sujet peut être amené à demander à l’entourage de respecter, de participer aux rituels. Ils peuvent prendre un aspect sacralisé.

Les vérifications consistent à vérifier la réalisation d’un certain nombre d’actes élémentaires, comme par exemple aller voir si la porte d’entrée est bien fermée, vérifier la fermeture du gaz… Ces vérifications ont lieu des dizaines de fois par jour.

Les rituels et les vérifications sont là pour contrôler l’emprise des obsessions et des compulsions ; ce sont des défenses contre l’angoisse.

2.Le point de vue psychanalytique

2.1.Point de vue général

Freud a éclairé la compréhension de la névrose obsessionnelle à partir de l’observation de « l’homme aux rats » (1909). Ce patient avait des idées, des images obsédantes autour d’un supplice, celui de mettre un rat dans son propre anus ou celui de son père.

Selon la théorie freudienne, la névrose obsessionnelle est en rapport avec la problématique œdipienne qui ne serait pas résolue ce qui aurait pour conséquence une régression et une du patient au stade sadique anal. A ce stade, l’enfant d’environ deux ans acquiert normalement la propreté. C’est également à cette étape que l’enfant manifeste beaucoup d’agressivité envers sa mère. Quant tout se passe normalement, l’enfant acquière la propreté mais s’il ressent trop d’agressivité, il va se retenir au niveau des sphincters ; il s’agit pour lui d’exprimer une rébellion contre les consignes de propreté. Ici, l’enfant prend du plaisir à être dans cette dimension agressive.

2.2.Le caractère sadique anal

Le caractère sadique anal est constitué par la triade clinique suivante :

  • Parcimonie ou économie
  • Ordre ou ponctualité
  • Entêtement ou autoritarisme rigide

Cette triade a été mise en évidence par Freud pour qui ce caractère pathologique résulte de formations réactionnelles dressées contre les pulsions anales.

2.3.Les sources du caractère obsessionnel

Différentes pistes s’offrent à nous :

  • Hypothèse d’un caractère s’articulant autour de l’érotisme anal, de la rétention : on retrouve chez l’obsessionnel des difficultés à abandonner les objets, une tendance voire une attitude marquée autour du collectionnisme, une obstination et un entêtement.
  • Hypothèse s’orientant autour d’un caractère marqué contre l’érotisme anal : chez d’autres personnalités obsessionnelles on va retrouver une tendance à faire beaucoup de cadeaux, une résignation et une soumission.
  • Hypothèse d’un caractère s’orientant du coté du sadisme anal : les individus vont présenter une attitude de rejet, de cruauté et de lutte contre toute autorité.
  • A contrario, hypothèse s’orientant contre les tendances sadiques : les sujets vont être dans la sur propreté, la politesse, la bonté et le respect excessif.

2.4.Les mécanismes de défense en jeu

La psychanalyse a mis en évidence un certain nombre de mécanismes de défense repérables dans la vie de la personne obsessionnelle :

2.4.1.La formation réactionnelle

Il s’agit d’attitudes excessives et inverses aux contenus pulsionnels. Par exemple, une propreté ou une générosité trop excessive peut correspondre à un contenu pulsionnel inverse s’orientant du coté de la saleté ou du sadisme. Dans l’aspect excessif d’un comportement, le psychanalyste pense qu’il se manifeste un retour du refoulé.

2.4.2.L’isolation

Ici, une pensée ou un comportement est isolé de son contexte affectif. A ce mécanisme de défense s’associent fréquemment l’intellectualisation et la rationalisation.

2.4.3.Le déplacement

Le déplacement est le corolaire de l’isolation. La charge des affects est déplacée sur un objet tout à fait anodin.

2.4.4.L’annulation

Le sujet tente d’annuler par un acte ou par une pensée les ruminations obsédantes ou d’autres pensées douloureuses. Ce mécanisme de défense est beaucoup utilisé chez l’obsessionnel, notamment par les compulsions.

Le sujet obsessionnel aura des difficultés avec la sexualité, l’ambivalence des sentiments et à gérer la dimension agressive.

3.Evolution et traitement

Tous les auteurs insistent sur l’importance du traitement dès les premiers signes ; si un laps de temps est trop important entre l’apparition des symptômes et la mise en place du traitement, la symptomatologie peut se rigidifier.

L’évolution peut être favorable quand le sujet présente une personnalité relativement « souple » et lorsqu’il est impliqué dans un bon environnement social et professionnel.

L’évolution est également favorable lorsque le sujet possède des traits de personnalité hystérique (intérêt pour les autres et bonne capacité à exprimer ses émotions).

Le diagnostic est plus difficile quand le sujet a un système de défense trop rigide où qu’il possède beaucoup de symptômes (obsessions, compulsions, vérifications…). Parfois, lorsque le sujet est trop rigide, la question d’une évolution vers la schizophrénie se pose.

dimanche, février 22 2009

Le développement libidinal

AJX92F9CATNZ93LCACAAB6HCA2UJ277CAIMWS0LCAUICIE6CA42LKVSCAVRG2ILCA1W64E9CALXPUQ6CAP99V02CA23P0XTCAR9X367CA6YJSFNCASBERPVCAXXL4XACAWBN53GCAMCK5U6CA60I177.jpg Cet article constitue une introduction au développement libidinal. Le développement est défini comme libidinal en référence au concept psychanalytique de libido.

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jeudi, mars 22 2007

Le narcissisme

cover-narcisse.jpg Ce papier consiste en une synthèse du concept de "narcissisme" réalisé dans le cadre de mes études(première année de licence de psychologie)






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Le fantasme

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